Wednesday, January 24, 2018

Les Cahiers Plaoutine en ligne sur Agorha : tribut à un savant méconnu

Les Cahiers Plaoutine en ligne sur Agorha : tribut à un savant méconnu
Qui était Nicolas Plaoutine, auteur de quelques articles et de quatre fascicules du Corpus Vasorum Antiquorum, dont le nom n’apparaît que fugitivement dans l’historiographie de la céramique grecque ? Aucune biographie détaillée n’existe sur le personnage, et son importance pour la recherche sur l’histoire des vases grecs n’est vraiment connue que de ceux, conservateurs, restaurateurs ou chercheurs de diverses nationalités, qui se sont penchés durant des heures sur les pattes de mouche écrites à l’encre violette de sa correspondance et de ses Cahiers, ces derniers conservés au Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.

Lors de la journée d’étude du 18 juin 2014 sur le Répertoire des ventes d’antiques en France au XIXe siècle ont été présentés quelques éléments inédits, tirés en particulier de sa correspondance avec John Davidson Beazley et de divers documents administratifs conservés aux Archives des musées nationaux, sur la vie et sur la personnalité de cet homme qui a opéré dans l’ombre des conservateurs et des archéologues français de son époque. Né en 1893 à Tsarskoïé Sielo d’une famille de la haute noblesse russe, émigré en France au moment de la révolution bolchévique, naturalisé ensuite français, il fait des études à l’Ecole du Louvre où il soutient en 1934 une thèse sous la direction d’Alfred Merlin – Le dessin  dans la céramique antique avant l’introduction des raccourcis. Parallèlement, il assiste Salomon Reinach dans la rédaction du fascicule 8 du CVA du Louvre, avant d’en publier au fil des années plusieurs autres, notamment en 1941, celui du Musée du Petit Palais, dans lequel sont répercutées de nombreuses informations issues du remarquable travail de dépouillement des ventes de vases antiques du XIXe et début XXe siècle qu’il avait mené durant des années.

Ayant échoué, à plusieurs reprises, à obtenir un poste rémunéré ou un dédommagement pour ses travaux, pourtant d’un intérêt majeur, il part finalement contre son gré à Brest où il avait trouvé un emploi – qui allait l’empêcher, selon ses propres dires, de poursuivre ses recherches – mais où une pneumonie l’emporte en 4 jours, en avril 1942. Ses Cahiers ainsi que sa bibliothèque spécialisée sont donnés par sa mère à Alfred Merlin après sa mort (l’exemplaire annoté du Répertoire des vases peints grecs et étrusques, 1922-1924, de Salomon Reinach est consultable sur la Bibliothèque numérique de l’INHA)...
Accéder à l'ouvrage numérisé: Cahiers de Nicolas Plaoutine

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