Collection de l'École française de Rome
Lors des fouilles archéologiques, c’est le plus souvent sous forme fragmentaire que l’on retrouve les décors peints du monde romain. Quant aux peintures découvertes en place, il était d’usage à certaines périodes de les démanteler pour en emporter ce qu’on estimait le plus digne d’intérêt. C’est à l’histoire de ces fragments que s’intéresse cet ouvrage, en interrogeant les transformations qu’ils subissent, dans leur statut comme dans leurs fonctions. Il était en effet courant, dans l’Antiquité, de remployer les revêtements détruits comme matériau de construction, pour combler des structures, réaliser des niveaux de préparation de sol ou encore servir dans le blocage – voire dans les parements – de murs. Ils perdaient alors leur fonction décorative, qu’ils retrouvent par la suite entre les mains de l’archéologue qui tente de les reconstituer. Si la recherche a beaucoup progressé aux cours des dernières décennies sur la reconstitution et l’étude des décors qui nous sont parvenus à l’état fragmentaire, elle a néanmoins prêté peu d’attention aux fragments en eux-mêmes, devenus un temps matériaux de remploi ou simples gravats. C’est précisément cette deuxième vie, tout aussi riche d’informations que la première sur les pratiques de la société romaine, qui est éclairée dans la première partie de l’ouvrage. Le statut, esthétique et symbolique, du fragment a également évolué au cours de l’histoire : témoignage du monde antique arraché à l’œuvre de l’homme et du temps, son incomplétude peut grever l’intérêt qu’on lui porte ou au contraire lui donner un caractère d’autant plus précieux que menacé. La seconde partie s’intéresse ainsi à l’évolution du statut du fragment de décor et de son traitement aux époques moderne et contemporaine. L’ambition est ainsi de participer à une réflexion plus large sur les pratiques de construction anciennes et sur les méthodes de restauration et conservation modernes et contemporaines.
- Éditeur : Publications de l’École française de Rome
- Collection : Collection de l'École française de Rome | 540
- Lieu d’édition : Rome
- Année d’édition : 2017
- Publication sur OpenEdition Books : 22 mars 2022
- Nombre de pages : 142 p.
Introduction
Après la peinture en placeÉconomie de la récupération et esthétique du fragment
Première partie. Rejet, remploi et recyclage des enduits fragmentaires dans l’Antiquité
Du décor aux gravats : cadre juridique et contexte urbain
Des tas et des remblais. Le remploi des enduits à Pompéi ?Un point sur la question
Les enduits fragmentaires comme matériaux de construction : formes et modalités
Les enduits fragmentairesLeurs propriétés comme matériau de construction et leur remploi à Pompéi et en Gaule romaine
Le remploi des enduits peints en GauleQuelques exemples concrets
Les enduits peints fragmentaires du Vieil-Évreux (Eure)Récupération et gestion des déblais sur les chantiers
Intonaci erranti ostiensiRiflessioni sulla riconversione funzionale dei rivestimenti parietali nell’edilizia romana
Gli intonaci. Corsi e ricorsi « Funzionali »I casi di Aquileia
Deuxième partie. Devenir du fragment d’enduit peint aux époques moderne et contemporaine
Frammentare l’intero, ricomporre i frammentiL’invenzione di una quadreria antica alla corte dei Borbone
La peinture murale antiqueUne gageure technique à l’épreuve de l’archéologie expérimentale
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