Le projet ATHAR [de l’arabe traces ou empreintes, et par extension monuments ou antiquités] sur les monuments du Caire est issu d’un partenariat entre le laboratoire InVisu (USR 3103, CNRS/INHA), Persée (UMS 3602 Université de Lyon/CNRS/ENS de Lyon) et l’Institut français d’archéologie orientale (EPSCP). ATHAR met à disposition la totalité des procès-verbaux et des rapports du Comité de conservation des monuments de l’art arabe, instance créée en 1881 au Caire pour inventorier, décrire et restaurer les monuments islamiques puis coptes d’Égypte. Cet ensemble ne pouvait être trouvé jusqu’à présent qu’à l’état de collection incomplète dans les principales bibliothèques publiques européennes.
Sur le modèle des rapports de la Commission des monuments historiques en France, cette publication annuelle, rédigée en français, aujourd’hui éteinte et libre de droits, se compose de 41 volumes publiés au Caire entre 1882 et 1953, totalisant 8 000 pages et près de 800 planches (photographies, plans et dessins).
Pour l’historiographie des arts de l’Islam, l’histoire de la restauration ou de la patrimonialisation en Égypte, ce corpus constitue une source de premier plan en raison de son grand intérêt scientifique (nombre de monuments décrits, qualité des informations architecturales et historiques, documentation technique sur les chantiers de restauration, prosopographie des acteurs, archives photographiques, etc.), mais aussi de la disparition progressive de ces édifices au cours des XXe et XXIe siècles : sur les 800 monuments identifiés dès 1880, 300 n’existent plus de nos jours. Ce corpus rassemble parfois l’unique documentation encore subsistante sur des monuments disparus, très dégradés ou radicalement transformés. Par ses illustrations, il se trouve en relation avec les riches fonds de la photographie commerciale présente au Caire à partir de 1860, diffusée de façon croissante sur Gallica et Europeana.
Le traitement documentaire particulier de ce corpus, grâce notamment à un module d’encodage TEI (Text Encoding Initiative) que Persée a développé, et l’indexation des toponymes en liaison avec le référentiel Cairo Gazetteer établi par InVisu, permet une exploitation fine des bulletins pour l’identification des monuments du Caire. Ces identifications permettent à leur tour de valoriser de nombreux fonds textuels ou iconographiques.
1882-1890
1891-1900
1901-1910
1911-1920
1925-1946
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